mercredi 22 octobre 2008

Humeur : l'origine et le sens des mots

Gauche, droite, capitalisme...

Etranges et suspects que certains doubles sens, pour ne prendre que la DROITE et la GAUCHE par exemple, sans pour autant sauter à pied joint dans la théorie du complot linguistique.

Il semblerait que cette dichotomie remonte à la première assemblée nationale, en août-septembre 1789, où lors d'un vote sur le poids de l'autorité royale face au pouvoir populaire dans la future constitution, les partisans du veto royal (aristocratie et clergé) se regroupèrent à droite du président tandis que les opposants à ce vélo (plutôt le Tiers-État, sous l'étiquette patriote) occupèrent la partie gauche. On parlait alors de côté adroit opposé au côté sinistre comme il était de coutume de placer l'hôte honoré à la droite du "Maître"... L'histoire et la tradition enseignent donc que la place d'honneur, celle du meilleur, est bien à droite, ce qui est du dernier grotesque, nous en conviendrons, lorsque l'on applique cela à toutes choses...

Ce qui est droit est honnête, sincère, sérieux et d'équerre... Bigre !
Ce qui est gauche et, par définition, maladroit, tordu et plus généralement tout le contraire du droit. Aïe !

Le droit écrit la loi qui fonde la société civilisée...
Les gauchers furent réprimandés, interdits, il y a encore peu de temps, sur les bancs de l'école...

De là à induire qu'un côté est meilleur que l'autre, le pas a été franchi depuis belle lurette dondaine et dondon !

Quant au mot CAPITALISME... la racine du mot nous fait sentir à quel point il est vital pour l'espèce humaine et indissociable de notre fondation. On se massacre allègrement depuis des milliers d'années pour posséder toujours plus, au nom d'un fallacieux prétexte tout aussi crétin mais efficace, les religions (encore elles, complices depuis toujours).

Il semblerait donc que le gain soit notre moteur premier et que les commandements et autres aphorismes religieux, dont la pensée est pourtant aux antipodes, ne servit d'alibi qu'aux quelques puissants et de repoussoir à la masse restante. S'affranchir des interdits permettrait donc de pouvoir jouer dans la cour des grands ... et, tandis que recule le principe religieux, s'affiche ouvertement le principe capitaliste et ses valeurs contraires mais sincères. Là ou le religieux cherche à justifier la pauvreté et la misère pour mieux servir ses maîtres, en ne promettant que quelques vagues hypothèses fumeuses, le capitalisme, lui, glorifie la richesse, désigne et promet le vrai pouvoir.

Mais le pouvoir enivre et rend fou, incontestablement. Ce qui se passe (la fièvre est descendue mais la maladie est endémique) montre à quel point ce système est cannibale. Le hic étant que ceux qui se font manger ne sont pas uniquement les invités à la table des festivités. Il est même envisageable que les hôtes d'honneur continuent à ripailler en riant gras et éructant fort... C'est bien à ceux-là qu'il s'agit de couper la tête comme la volaille qu'ils ingurgitent. Quant à renverser la table des festins, pas évident de mettre en place un autre système fonctionnel et plus équitable ni de tirer la chasse sur notre civilisation...

Non, on ne reviendra pas à hier... mais on continuera le combat, demain, après-demain et le jour suivant...

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