jeudi 24 juin 2010

Film : L'Agence tous risques - Joe Carnahan

Que les purs fans de la série des 80's passent leur chemin car le relookage est radical. On est passé du ringard pépère à l'absolu déjanté.

Joe Carnahan s'est visiblement donné pour mission de repousser les limites de l'improbabilité pyrotechnique et acrobatique.

Une fois n'est pas coutume, j'assume mes plaisirs coupables (?) face à ce blockbuster de 165 millions de dollars que je préconise sans l'ombre d'un complexe, tant le n'importe quoi peut avoir des vertus curatives quand il est paré d'un second degré indéniable et jubilatoire.

C'est insensé, drôle, musclé et le scénario tient sans peine sur un ticket de cinoche, ce dont on se moque royalement dans le cas présent.
Tous les moyens de transport et les types d'armes sont utilisés, les cascades sont complètement dingues et les acteurs visiblement ravis d'être là, Liam Neeson "Hannibal" et Bradley Cooper "Futé" en tête pour ne citer qu'eux.

Bref, nous avons à faire à un produit typiquement bourrin-jouissif.

lundi 14 juin 2010

Film : Green Zone - Paul Greengrass

Irak 2003. Un officier américain chargé de dénicher les A.D.M. "armes de destructions massives" se rend rapidement compte que les informations communiquées par son État-major concernant les supposées caches sont bidons. Il décide alors de savoir pourquoi et qui est derrière tout cela.

Réalisateur des deux derniers volets de la saga Jason Bourne ("The Bourne Ultimatum" et "The Bourne Supremacy) avec le même Matt Damon, le réalisateur anglais Paul Greengrass, ancien documentariste, démontre avec brio qu'il est possible de marier l'action haute de gamme et la réflexion historique documentée.

La reconstitution d'un Irak chaotique est particulièrement bluffante. Poussière étouffante, chaleur accablante, foule hystérique, vacarme des matériels militaires, services gouvernementaux perfides, tension palpable continue... tout est réuni devant une caméra à l'épaule parfaitement anxiogène, suivant le militaire dans sa quête de vérité quelque peu dépassé par les événements.

Magnifique de tension, de doute et de ténacité, Matt Damon est de tous les plans, ou presque, et porte sobrement l'action qui ne faiblit à aucun moment. Suspens intégral pour ce bien sale scandale mondial.

À voir absolument pour le brio de la mise en scène.

jeudi 3 juin 2010

Film : Le livre d'Eli - Albert & Allen Hughes

L'apocalypse a eu lieu il y a trente ans et la terre n'est plus qu'un vaste champ de ruines infestées de bandes barbares et anthropophages. Eli marche depuis trente ans, solitaire et silencieux, se protégeant des agressions et grappillant tout ce qu'il peut trouver sur sa route. Il marche vers l'Ouest, investi d'une mission divine, jusqu'à ce qu'il traverse une petite ville en survivance et ne se heurte à Carnegie, le maître redoutable de cette communauté à la dérive.

Bien... Il suffit de se balader sur le net pour se rendre compte que toutes les critiques sont éreintantes et, effectivement, les arguments sont accablants.

Bien sûr qu'il y eut "La Route" peu de temps avant qui bénéficia de critiques plus complaisantes, le livre dont il était adapté, étant d'un niveau bien supérieur, sans aucune mesure...

Bien sûr, que l'on peut voir ici un produit à mi-chemin entre Mad Max et la Passion du Christ, toutes proportions gardées...

Bien sûr que les images ont été vues cent fois...

Bien sûr qu'il s'agit d'un warrio-catéchisme à deux euros, le héros distribuant sereinement les pains tout en prêchant et en parsemant sa route de dizaines de cadavres sales, puants et déshumanisés...

Bien sûr que le fond du sujet et la morale qui s'en dégage sont évangéliquement simplistes, grotesques et douteux...

Et pourtant, j'ai complètement été accroché par l'ensemble et le charisme absolu de Denzel Washington. Elégant, efficace et mystérieux, il traverse l'histoire et les images délavées avec tellement d'aisance et d'obstination, qu'il donne à l'ensemble une facilité de regard, malgré les nombreuses scènes violentes et un désir prégnant de l'accompagner jusqu'au bout de sa quête pour en connaître la chute. Gary Oldman compose quant à lui un méchant raffiné et impitoyable, rôle qu'il n'avait pas tenu depuis des années.

Voilà. Il est des films que l'on sait sinon mauvais du moins ratés, pour un ensemble de raisons listées et connues, mais que l'on ne peut s'empêcher de regarder jusqu'au bout en y prenant un certain plaisir avoué.