vendredi 29 janvier 2010

Film : A Serious Man - Ethan et Joel Coen

Midwest 1967, Larry Gopnik, Professeur de physique est accablé par un quotidien médiocre. Sa femme Judith le quitte pour une connaissance qu'elle juge plus important que son insignifiant mari, sa fille Sarah passe son temps à se laver les cheveux et pioche en cachette dans son portefeuille pour se faire refaire le nez, son fils Danny a des problèmes de discipline à l'école hébraïque, Arthur son frère aîné, assisté social, dort sur le divan du salon, sa belle voisine le perturbe, son voisin le provoque, ses collègues de l'université le menacent de non-titularisation, un éleve coréen le harcèle en le soudoyant pour obtenir une meilleure note... Au bord de la noyade, il décide de consulter trois différents rabbins pour l'aider à trouver un sens à sa vie et devenir un "Mensch", un homme sérieux, un homme bien.

Je suis un grand fan des Cohen et fatalement, fort douloureuse fut la chute devant ce monument d'ennui d'1h44. Film pour initiés, décrivant assez bien, je pense, les mentalités et coutumes des communautés juives moyennes américaines pétries de traditions, d'interdits et de retenues, il laisse finalement difficilement pénétrer le "goy" moyen, sans connaissance du rituel et de son vocabulaire.

Que les frères se soient fait plaisir, ne fait aucun doute. On perçoit malgré l'ennui, une dérision jubilatoire, un règlement de compte chaleureux avec ce que fut sans doute leur jeunesse mais l'univers est trop éloigné et trop confidentiel pour permettre d'y participer pleinement et rire, voire sourire avec eux, des malheurs acidulés et aseptisés de Larry. Quelques scènes cocasses, permettant de rester éveillé, jalonnent ce parcours initiatique, comme celle de Larry, filmé du haut de l'amphithéâtre, minuscule devant un gigantesque tableau noir recouvert de centaines d'équations mathématiques censées démontrer le principe d'incertitude.

Couleurs acidulées justement, légèrement passées (plutôt esthétiques d'ailleurs) et mise en scène minimaliste, confèrent à l'ensemble un non relief plombant d'avantage l'ambiance.

Vraiment, cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas autant rasé devant un écran. En espérant que leur prochain sera plus accessible.