jeudi 31 décembre 2020

2020 est mort... 2021 serre déjà les fesses.

2020 s’éteindra dans la nuit après une longue et douloureuse agonie.


Bouleversante année pour l’humanité dans son entièreté qui a vu se fissurer ses économies et ses structures sociales, amplifiant toujours plus ses inégalités. La petitesse et l’invisibilité du responsable de ce chaos planétaire nous font ressentir douloureusement la parfaite insignifiance de nos existences. Quel sens désormais donner à nos vies égocentrées? Quelles valeurs attribuer à nos actes insensés et à notre voracité dévastatrice?


2020 a dressé face à nous un miroir qui ne renvoyait que le vide de nos consciences et notre incapacité collective à nous déjuger. La course vers le mur de nos certitudes demeure notre sport favori. Incapables de changer de logiciel et de nous unir face à un danger civilisationnel bien réel, qui a pourtant démontré une partie de sa puissance, nous nous terrons au fond de nos cavernes tout en aboyant pour nous donner l’illusion d’exister un peu. Ce qui aurait dû nous unir nous a divisé. La haine, le mensonge et l’insulte sont nos carburants délétères et dessinent magnifiquement les contours de plus en plus précis de notre médiocrité. Ne parlons même pas de l’abyssal crétin Trump, le président élu du pays le plus puissant du monde qui s’est dégonflé comme une vilaine baudruche, il en existe ailleurs et il y en aura toujours d’autres. L’homme recherche, semble-t-il, une simplification extrême à la complexité de son existence et la déniche, parfois chez un leader improbable et, le plus souvent, dans des idées avilissantes. Comme s’il était plus simple de haïr que d’aimer alors que c’est tout le contraire.


2020 nous a signifié les limites de notre faculté à vivre ensemble malgré notre grégarisme ancestral. Paradoxalement, il nous a démontré notre indécrottable besoin de promiscuité malgré les antagonismes qui nous animent. Tout cela demeure un mystère d’une banalité assommante.


Qu’en sera-t-il de 2021, qui s’en ira déjà en ambulance, gyrophare hurlant dans la nuit? Si l'espoir est un antidépresseur puissant, la dose à prescrire devra être au moins triplée durant les prochains mois. Tout va lentement s’arranger, malgré des dégâts irréversibles. Nous pouvons compter sur notre légendaire résilience, et notre faculté à ne pas tirer les leçons, pour repartir vaillamment sur les décombres encore fumants de nos vies abîmées.


2021 a la lourde responsabilité de faire oublier 2020… Bonjour la pression!

Culture biologique VS culture biodynamique

" La culture biologique est l'aboutissement de l'équilibre entre la production d'aliments de qualité la plus grande possible et le respect de l'environnement et donc de sa conservation et de son enrichissement. Elle nécessite des recherches scientifiques, des expérimentations longues, un développement auprès des agriculteurs qui exige d'eux une formation solide, des pratiques nouvelles et un rapport à leur environnement révolutionné. La culture biologique est un sommet de rationalité.

Il est donc impératif de ne pas faire l'amalgame entre le "bio" et la "biodynamie".

La biodynamie est un gouffre d'ésotérisme, un syncrétisme de pratiques magiques. C’est la primauté de l’obscurantisme, la négation de la connaissance des lois naturelles, de la science agronomique et biologique. Le comportement sectaire des intégristes de la biodynamie est comparable à d'autres sectarismes : complexification, divination des pratiques édictées par un gourou, infériorisation, domination des adeptes à qui on impose d’acheter des produits exclusifs ou des matériels ("dynamiseurs") incontournables qui génèrent une dépendance, une soumission qui se prolonge souvent par la confiscation de la commercialisation du produit fini obligé d’intégrer des filières labellisées.

La biodynamie est à la culture biologique ce que l'homéopathie (et tout ce qu'elle véhicule comme absurdités : mémoire de l’eau et dilution) est à la médecine "intelligente" (prise en charge de l'être vivant partie intégrante de son environnement) ou ce que le vaudou est à la philosophie libertaire, l'escroquerie en sus.

L'amalgame systématique fait dans bon nombre de médias élude le principal qui est que, si la culture biologique est une libération individuelle, la "biodynamie" est un enfermement pyramidal flanqué de ses gardiens du temple rompus à un lobbying capable de tromper (d’enivrer) une presse non avertie et une clientèle en recherche de nouvelles voies."

- Extrait du courrier des lecteurs du Monde du 28 janvier 2012 suite à l'article de Laure Gasparotto "Il est bio mon vignoble" paru dans le Monde Magazine du 20 janvier 2012. Auteur (clairvoyant) non cité.


L'arnaque marketing (pléonasme ?) patente du "Label" Biodynamie consiste donc à proposer des produits "magiques", protégés par les esprits des bois et dynamisés par les puissances cosmiques. Pourquoi tout ce folklore régressif autour de productions forts goûteuses et parfaitement bio par ailleurs, voire plus bio que bio dans certains cas ? Pourquoi cette surcouche d'irrationalité dans une démarche de production largement vertueuse, très proche de l'agriculture naturelle ? Sans doute l’amalgame entre la dérive productiviste, le sentiment douloureux d'épuiser toujours plus nos ressources, la peur face à un avenir sombre et incertain, la quête d'une harmonie intense avec la nature, la perte de repères spirituels, la croyance naïve en des forces magiques qui nous dépassent, font de la biodynamie une discipline lumineuse (sectaire) qui réenchante le monde…

Si la démarche de l’agriculteur qui adhère à ces pratiques occultes peut paraître éventuellement louable dans son éco-responsabilité, il n’en demeure pas moins que l’obscurantisme reprend racine dans nos campagnes. Le créneau bio, et plus particulièrement celui de la biodynamie, attire de plus en plus le producteur en recherche d’une nouvelle éthique à la fois respectueuse et lucrative face à un consommateur urbain CSP Plus qui voit de plus en plus dans ces produits un contrepoids/alibi à sa surconsommation ordinaire, sans se soucier plus que ça du sens véritable que cache ses pratiques issues des doctrines sectaires de l’Anthroposophie.

En complément, la permaculture, dans le créneau bio, me paraît représenter une approche totalement rationnelle et scientifique (bien qu'elle préconise l'utilisation d'un calendrier lunaire pour "jardiner avec la lune", les traditions ont la vie dure), en parfaite harmonie avec les lois de la nature. Ce principe de culture permanente, créé par le biologiste Bill Mollison dans les années 1970 en Australie, fait grand bruit actuellement. Encore en phase de recherche, il est à souhaiter que la permaculture trouve une place de plus en plus conséquente même si elle ne concerne aujourd'hui que des surfaces réduites et soit l'objet des critiques récurrentes que sont son manque de rigueur scientifique et l'utilisation d'espèces envahissantes.

Quoi qu’il en soit, la planète a réellement besoin, sinon de se régénérer du moins de souffler durablement, et nos palais de retrouver le vrai goût des aliments. Nul besoin d’invoquer la magie et de la légitimer pour y parvenir.

mardi 22 décembre 2020

L'ANTHROPOSOPHIE : Attention, secte discrète

Sous le couvert d'une approche bio et éco-responsable, cette doctrine sectaire se déploie discrètement et touche de nombreux domaines de notre quotidien. Quelques marques et labels parfaitement médiatisés font office de Cheval de Troie comme la banque La Nef, la parapharmacie Weleda ou encore la culture/viticulture biodynamique via le label Demeter. Le marketing efficace masque en fait un courant parfaitement occulte. Certaines personnalités publiques en sont même les ambassadeurs efficients comme l'essayiste agro-écologiste Pierre Rabhi, plus grave, l'éditrice et ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen ou encore, plus étonnant, feu le biologiste Albert Jacquard.

Je vous propose de détailler et d'éclairer un peu mieux cette doctrine épinglée enfin, depuis cette année 2020, par la MIVILUDES.

L'anthroposophie est un courant ésotérique créé par l'occultiste autrichien Rudolf Steiner au début du XXe siècle.

Ce courant se rattache d'une part à la théosophie (1) et d'autre part aux courants du rosicrucianisme moderne (2).

On y retrouve des éléments empruntés au bouddhisme, à l'hindouisme et au christianisme. De l'hindouisme et du bouddhisme, l'anthroposophie reprend sa conception du karma et de la réincarnation. Du christianisme, elle intègre l'idée du Christ (éthérique) en sauveur du monde. Ce galimatias bricolé totalement grotesque (point de vue personnel) donne lieu à des rituels pratiqués dans leurs écoles alternatives par les enfants qui leur sont confiés.

Elle présente, du point de vue scientifique, les caractéristiques d'une pseudoscience : rejet de la notion de réfutabilité (qui ne peut être testé scientifiquement et donc ne peut être contredite), de la science contemporaine et du matérialisme (vs Kant) qui en est le fondement épistémologique. Plus généralement, et d'autant plus aujourd'hui, c'est une réaction à la modernité avec tout ce qu'elle a de préjudiciable pour la planète, ce qui en soi est parfaitement louable, mais qui en fait justement une doctrine charlatane. L'anthroposophie et ses croyances pseudo-scientifiques persistent de nos jours au travers de plusieurs disciplines dérivées dans de nombreux domaines de la vie quotidienne : éducation (pédagogie Steiner-Waldorf), arts (eurythmie, peinture, théâtre, sculpture, musique, etc.), santé (médecine anthroposophique, pharmaceutique, cosmétique), accompagnement du handicap (mouvement Camphill), économie (banques), politique (tripartition sociale), agriculture (biodynamie et viticulture biodynamique), religieux (Communauté des chrétiens). Plusieurs entreprises et organismes sont liés au mouvement anthroposophe, comme l'entreprise pharmaceutique Weleda, l'organisme de certification agroalimentaire Demeter, et des établissements bancaires comme La Nef, GLS Bank, Triodos Bank, Freie Gemeinschaftsbank.

Une association de défense des familles victimes de sectes (l’UNADFI) s'est fait l'écho en 2011 du témoignage de Grégoire Perra (3), ancien élève et professeur d'écoles Steiner, puis sur le « processus d’endoctrinement » de celles-ci.

L'Anthroposophie est, depuis 2020, sous les radars de la MIVILUDES

Rudolf Steiner

Inspirateur du mouvement New Age, considéré aujourd'hui comme un gourou, il semblerait, que de son vivant, il n'ait jamais cherché à avoir une emprise mentale sur ses disciples. "L'Initiation" qu'il proposait se voulait émancipatrice. Au-delà de son patchwork mystique et illuminé, son approche eugéniste et raciste est beaucoup plus contestable. Si les anthroposophes furent persécutés par le régime nazi car jugés concurrentiels, la doctrine fascinait certains hauts dignitaires comme Rudolf Hess ou Himmler. La société de médecine anthroposophique Weleda a même activement collaboré avec le régime nazi dans les camps de concentration.

Écoles Steiner-Waldorf

À l’instar de Freinet ou Montessori, Steiner élabora une pédagogie alternative mais, contrairement à Maria Montessori qui dissocia sa méthode de son appartenance au mouvement théosophique, les écoles Steiner-Waldorf affirment qu'elles ne sont pas là pour éduquer les enfants mais bien pour sauver leur âme. L'histoire et les sciences sont revisitées et l'on enseigne aussi bien l'Atlantide que le fait que les animaux descendent de l'homme, étant des parties dégénérées de lui-même : les escargots sont des oreilles qui se baladent toutes seules, les mollusques sont issus des parties génitales, les éléphants des nez géants sur pattes, la terre un crâne humain qui flotte dans l'espace, etc. Du Grand Guignol absolu.

Tout cela est enseigné de bonne foi, sans endoctrinement dur et sans autre arrière-pensée que celle de diffuser la vérité et la pensée de Rudolf Steiner.

Beaucoup plus grave, la position anti vaccin de l'anthroposophie a fait de ces écoles, comme d'autres écoles hors contrat, des foyers de rougeole. Steiner affirmait que la maladie était le résultat d’un processus karmique (4). L’empêcher en utilisant des vaccins était susceptible de contrarier notre destinée.

Enfin des rites religieux occultes sont imposés aux enfants sans que les parents en soient nécessairement informés.

La fille de Pierre Rabhi, Sophie Rabhi en dirige une en Ardèche. Celle-ci fait suite à une école maternelle et primaire appelée « La ferme des enfants » à Montchamp (Ardèche), fermée après que l'ex-compagnon de Sophie Rabhi y a été jugé pour abus sexuel sur mineur en 2005. La nouvelle école a elle aussi fait l'objet de plusieurs plaintes auprès de la MIVILUDES.

Il faut également noter l'affaire Nyssen concernant l'école alternative Steiner "Domaine du Possible" crée en 2015 à Arles avec son mari et soupçonnée de dérive sectaire. Nommée ministre de la Culture elle a cru bon de prendre une distance stratégique.

Bref, c'est un monde parallèle au cœur de notre monde, pas nécessairement dangereux ni systématiquement malveillant mais complètement et profondément illuminé.

La Nef

Créée tout d'abord en 1978 sous forme associative, son but est de permettre le financement des écoles Steiner-Waldorf ainsi que le développement des filières agricoles biodynamiques. En 1984 la loi bancaire la contraint à changer de forme juridique et elle devient, en 1988, la Société Financière Anonyme Coopérative La Nef. À partir de 1992 un partenariat avec le Crédit Coopératif lui permet de disposer en partie des fonds déposés sur des comptes épargne. En 1997 ce partenariat permet de proposer des comptes chèques Nef hébergés par ce même Crédit Coopératif. Dès 2008 elle propose un projet de « banque éthique coopérative européenne » à différents partenaires espagnols et italiens et c'est en 2010 qu'elle devient un organisme de crédit spécialisé et indépendant après s'être détachée du Groupe Banque Populaire qui avait entre-temps acquis le Crédit Coopératif.


Ses pratiques, n'ont rien d’illégal. Les projets qu’elle finance sont regroupés dans des rapports annuels mis en ligne. Ce qui est moins transparent, c’est l’idéologie qui l’anime. La Nef a des liens étroits et directs avec la mouvance anthroposophique. Cette mouvance défend en outre un projet politique, qui prévoit entre autres l'inutilité des organisations syndicales, et la privatisation de l’ensemble des institutions publiques d’éducation. Faut-il s’étonner dès lors que la Nef finance des établissements privés hors contrat, dont l’une, dans les Alpes-Maritimes, fait débourser des frais de scolarité de 7500€ par élève ? Parmi ces établissements privés de nombreuses écoles Steiner.

Weleda

Voilà ce que l'on peut lire sur leur site :

« Weleda propose une approche novatrice de la santé. Prenant en compte les correspondances profondes entre l’homme et la nature, Weleda privilégie le soin de l’être humain dans sa globalité grâce à des médicaments issus des trois règnes de la nature (minéral, végétal, animal) qui stimulent les forces d’autoguérison et aident l’organisme à restaurer ses équilibres dans le respect de ses rythmes et processus physiologiques individuels. Cette démarche complémentaire de la médecine conventionnelle est issue de la médecine d’orientation anthroposophique. »

« Le bio et le naturel nous habitent, font partie de notre personnalité. Ils se manifestent dans nos actions quotidiennes depuis la culture en biodynamie des plantes dans nos jardins, la cueillette jusqu’à la fabrication des soins cosmétiques et médicaments homéopathiques »

Au-delà du problème lié à la non-efficience concernant l'homéopathie, il est également à noter que Weleda propose des médicaments anti cancer et notamment un médicament phytothérapique injectable le "Viscum Album fermenté", à base de gui d'hiver et gui d'été mélangés. Ce médicament est interdit à la vente en France depuis 2018 suite à différentes plaintes et décès de patientes atteintes d'un cancer du sein.

Sinon,Weleda a activement collaboré avec le régime nazi, qui lui passa d'importantes commandes pour des expériences et des séances de torture dans des camps de concentration, notamment à Dachau où exerçaient sous la supervision d'Himmler deux anthroposophes reconvertis en SS, Franz Lippert et Carl Grund.

Les produits Weleda sont distribués en pharmacies, parapharmacies et magasins bio/diététique, notamment par la chaîne de magasins Biocoop peu regardante sur le pédigrée de ses fournisseurs.

La BIODYNAMIE

La viticulture biodynamique repose sur un système de production proche de l'agriculture biologique, caractérisé par une approche ésotérique holistique et sensible du vivant (le domaine viticole est perçu comme un organisme), l'utilisation de substances dynamisées (préparations biodynamiques) à des doses homéopathiques et l'attention portée aux rythmes de la Lune et des planètes.

La viticulture biodynamique demeure considérée par la plupart des scientifiques, agronomes et épistémologues comme une simple mode mystique ou un argument de marketing.

Pour Steiner, le cosmos a la forme d’une vessie de cerf. Quand on place les préparations biodynamiques dans ces organes, on les met ainsi en relation avec l’ensemble des forces cosmiques. Il y a aussi les cornes de vache, qui sont des sortes d’antennes pour capter les forces cosmiques, et qu’on place dans les sols avec les préparations.

Folklore inoffensif et/ou arnaque marketing ?

On peut considérer le vin biodynamique, par rapport au vin nature ou bio, du même acabit que le poulet abattu selon le rite vaudou ou encore l'eau bénite en bouteille. La biodynamie, ce sont des produits qui ont été élaborés avec des pratiques magico-religieuses. On est libre d'y croire ou pas, l'essentiel pour le consommateur est d'acheter en toute connaissance de cause et c'est là que le bât blesse. Au lieu de se tourner uniquement vers les vins bio et nature, les amateurs de vin biodynamiques sont donc prêts à payer plus cher un label qui certifie simplement l'usage de pratiques obscurantistes. Étonnant !

La mainmise de l’anthroposophie sur ce type de culture, qui a certes eu pour conséquences de développer une agriculture plus saine pour l’environnement car naturelle sans intrants chimiques, repose sur toute une idéologique sectaire, voire grotesque, qui ne souffre d’aucune contradiction.

Cependant, si la culture biodynamique est une réaction à la modernité et aux outils ou produits contemporains, il est intéressant de noter que la plupart des agriculteurs et viticulteurs conservent malgré tout leurs smartphones, réseaux sociaux et autres sites marchands pour communiquer et écouler leur production. Marketing, quand tu nous tiens !!!

L’anthroposophie demeure une secte douce et rayonne de manière très large : tous les gens qui consomment de la biodynamie ou qui ont leur compte en banque à la banque coopérative La NEF ne sont pas endoctrinés et, pour eux, ce n’est bien sûr pas contraignant. Il me paraissait cependant important de leur faire savoir à qui ils donnent ou confient leur argent, pour ceux qui l'ignoraient.

Pour conclure, les produits Weleda sont dans toutes les pharmacies avec leurs « produits anthroposophiques ». On parle tous les jours de vins biodynamiques. La NEF est vue comme une banque éthique. L’anthroposophie propose un véritable projet de contre-société avec son éducation, sa banque, son programme économique, ses pratiques sexuelles (dont je n'ai pas parlé ici). C’est une civilisation alternative complète qui se répand lentement mais sûrement.

On pourrait presque dire : ATTENTION, SECTE ECO-SYMPATHIQUE !

Presque, pour ce qui concerne éventuellement les carottes et le jus de raisin fermenté mais dès lors que l'on parle de la santé, de l'éducation et des enfants, la sympathie se transforme aussitôt en colère.


(1) La théosophie est une attitude philosophique et religieuse, et une forme spécifique de recherche spirituelle, qui signifie étymologiquement « sagesse de Dieu ».

(2) Au début du XVIIe siècle paraissent en Allemagne les manifestes de la fraternité de la Rose-Croix. La Rose-Croix y est présentée comme un ordre secret qui aurait été fondé au XVe siècle par un personnage mythique, Christian Rosenkreutz. Relevant de l'hermétisme chrétien, du néoplatonisme et de paracelsisme, ils en appellent aux savants et aux gouvernants de l'Europe, proposant de leur révéler leur mystérieuse sagesse.

(3) Les blogs de Grégoire Perra :

https://veritesteiner.wordpress.com/tag/gregoire-perra/

https://gregoireperra.wordpress.com

(4) Karma est la loi infaillible qui adapte l'effet à la cause, sur les plans physique, mental et spirituel de l'être.

vendredi 11 décembre 2020

Film : Mank de David Fincher

 


Mank, film monumental, orchestré par David Fincher, est sorti directement sur Netflix le 4 décembre 2020.


On attendait son dernier film depuis six ans, après Gone Girl, formidable thriller sorti en 2014. Si l’on excepte les 2 saisons de la série Mindhunter en 2017 et 2019, c’est peu dire que l’attente rongeait tous ses fans, dont je suis. 


Dans les années 30, le scénariste Herman Mankiewicz, frère aîné du grand réalisateur Joseph Manckiewicz, est chargé, par le jeune Orson Wells, d’écrire le scénario du futur Citizen Kane. Ce film relate la période d’écriture, son processus de création, l’alcoolisme notoire de Mank, ses relations tumultueuses avec Wells et Louis Meyer des studios Metro Goldwin Meyer, ainsi que son étrange relation avec le magnat William Hearts dont est inspiré le personnage de Kane. Esprit totalement libre et bouffon alcoolique des cours et soirées Hollywoodiennes, Mank ne consentira à aucune compromission pour mener à terme un scénario novateur, mais à charge, qui lui vaudra finalement un Oscar.


Fincher est assurément un géant, un cinglé perfectionniste de l’image, un metteur en scène et un directeur d’acteur exceptionnel. Mank, à ce titre est époustouflant, offrant une expérience visuelle sublime et des acteurs au top. Garry Oldman en tête est incroyable de naturel et de sincérité, sûrement son plus grand rôle à ce jour. Charles Dance et Amanda Seyfried sont également particulièrement brillants dans ce long métrage d’un noir & blanc somptueux.


Si la technique est irréprochable, pour cet écrin entièrement voué au sujet et un réel plaisir pour les yeux, la narration, en revanche, souffre d’une lenteur de plus en plus prégnante à mesure que le film avance et le fait basculer dans un pur exercice de style technique, certes maîtrisé, mais dont l’enjeu dramatique devient de plus en plus anecdotique. Les 2 heures 10 que durent cette biographie fort peu passionnante, sont ponctuée de flashback pour présenter la trajectoire de Mank et décrire le Hollywood des années trente. Flasback à peine intéressants concernant Mank d’une part et fort peu instructifs pour ce qui est d’Hollywood d’autre part, car vu déjà des dizaines de fois dans d’autres films plus ludiques et démonstratifs.


Pour résumer : c’est très beau…mais très chiant !


Je ne suis pas vraiment rentré dans cette bio trop lente à mon goût, qui me fait dire que finalement, Fincher s’est regardé filmer. Le scénario fut écrit par son père Jack Fincher, au début des années 90, et l’on sent que le fiston ne voulait pas trop y toucher. Un hommage posthume qui aurait mérité plus de rythme. A voir de toute façon pour la virtuosité et la maîtrise dont il fait preuve indéniablement.


Sinon pour l’occasion, j’ai revu Citizen Kane, premier long métrage d’Orson Wells âgé de 25 ans. Du pur génie et un véritable régal !

jeudi 10 décembre 2020

Les Désélitistes

Bien sûr, traiter son interlocuteur de complotiste c’est, a priori, le dénigrer ouvertement et mettre fin à un débat en avouant éventuellement son manque d’arguments.

Mais dire que le complotisme n’existe pas, par le seul biais que l’action politique n’est faite que de complots, que tout est complot, et donc implicitement que rien ne l’est, me semble un peu court.


Non, la gouvernance ou le pouvoir ne sont pas que complot. Ils sont certainement manœuvres, intrigues et lobbying, parfois magouilles et corruption voire complots et crimes, effectivement… mais ils ne sont pas UNIQUEMENT complots.


Un complot, par définition, est effectivement un projet secret monté pour nuire à quelqu’un ou une institution. Les complots existent bien évidemment, depuis toujours. Là où se pose le problème de vocabulaire, c’est que justement certains en voient partout. Il ne me semble donc pas déraisonnable de nommer « complotiste » une personne qui voit des complots là où ils ne sont pas, complots, qui plus est, souvent irrationnels voire le fruit d’une paranoïa pathologique. Le lobbying reconnu des laboratoires pharmaceutique n’est certainement pas un complot mondial. Le fait que les puissances bancaires et financières, cherchent à s’enrichir toujours plus sur le dos des peuples, n’est pas un scoop… donc pas un complot.


Il ne suffit donc pas d’affirmer que le complotisme n’existe pas pour faire disparaître cette vision fantasmée du monde dont les réseaux sociaux sont les porte-voix assourdissants. Il ne s’agit pas non plus de consacrer la parole des médias mainstream.


Vouloir rayer du vocabulaire actuel le terme « complotiste », c’est refuser d’appréhender le réel problème que soulèvent ce type de pensées et la fracture sociale amorcée. Remettre en cause tous les pouvoirs, toutes les paroles émises par les pouvoirs quels qu’ils soient, politiques, juridiques, scientifiques et médiatiques, c’est mettre à la benne le vivre ensemble qui fonde notre société. Pire, imaginer que ces mêmes pouvoirs n’agissent que pour nous asservir totalement voire nous éradiquer purement et simplement, est totalement grotesque, voire cauchemardesque et je conseille à tous ceux qui tiennent ces propos, de quitter le confort anonyme de leurs écrans, de s’unir pour prendre les armes et sauver l’humanité.


Peut-être faut-il créer un nouveau terme pour désigner tous ceux qui contestent la parole des élites… pourquoi pas les « Délitistes » ou "Désélitistes" ?


Je ne vois là qu’une réémergence salutaire de la sacro-sainte lutte des classes, amorcée largement par le mouvement des « Gilets Jaunes » totalement submergé par la crise de la Covid 19 et l’action incontrôlable des Black Blocks.


Cependant, ce qui se dit dans HOLD-UP est au-delà de cette lutte des classes. Les intervenants, plus que suspects pour certains, appartiennent eux-mêmes à cette élite qu’ils dénoncent… dans quel but ? Pourquoi prêter plus de crédit au Professeur Christian Perrone qu’à n’importe quel autre infectiologue ayant un avis différent ? Pourquoi l’iconique Pr Didier Raoult n’apparaît pas à l’écran ? Il ne s’agit plus de la simple dénonciation de magouilles politiques et pharmaceutiques mais bien de la révélation (pétard mouillé) d’une conspiration mondiale à base de vaccin et de nanotechnologie orchestrée par Big Pharma et Bill Gates, entre autres. Waouh !!! Nous ne sommes désormais plus chez les « complotistes », terme effectivement largement galvaudé, mais chez les purs « conspirationnistes ».


Complotistes, conspirationnistes ou délitistes… encore des étiquettes que l’on colle, qui cloisonnent davantage chacun dans ses certitudes et qui pourrissent littéralement notre vivre ensemble.

vendredi 4 décembre 2020

Les Terres Obscures

À la lecture des nombreux commentaires sur des sujets vidéo relatifs à la crise sanitaire, ses traitements ou ses vaccins, on devine immédiatement que l'on vient de pénétrer sur les territoires obscurs de la croyance insensée, le pays de ceux qui souhaitent croire plutôt que comprendre.

Certains se disent rebelles à un système dans lequel ils ne croient plus, même si, soit dit en passant et entre autres, ce système les soigne gratuitement. Le deux poids, deux mesures ne semble gêner en rien tous ces rebelles bénéficiaires.

Chacun d'entre nous appartient en fait à un troupeau bêlant à l'unisson de ses convictions. Les moutons "rebelles" qui contestent le pouvoir, qu'il soit scientifique ou politique, face aux moutons "suiveurs" qui pensent que l'homme n'est pas systématiquement un loup pour l'homme.

Par exemple, l'expérience du Pr Raoult semble prévaloir dans le débat sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine face au jeune Dr Peiffer-Smadja… l'expérience en âge seulement car, si je ne m'abuse, le Pr Raoult est microbiologiste alors que le Dr Pfeiffer-Smadja est infectiologue et auteur de différentes études publiées sur le sujet. Depuis quand l'âge prévaut-il sur le domaine de compétence ? Un pianiste de 60 ans saura-t-il mieux jouer du violon qu'un violoniste de 30 ans ? Ils sont pourtant musiciens tous les deux. Le Pr Raoult seul contre la grande majorité du monde médical est-il un argument suffisant pour accréditer ses affirmations ? Le monde médical serait donc globalement assujetti aux grands laboratoires pharmaceutiques ? Le complot planétaire serait donc bien réel ? (frémissement d'angoisse !).

Le "vouloir croire" absolument, additionnée à la contestation systémique, brouille la perception des informations. Ce sujet me semble bien trop important pour, d'une part, le confier aux seuls politiques (voire certains lobbyistes) et, d’autre part, ne pas vouloir analyser et valider les données délivrées sans preuves avérées par des scientifiques youtubeurs, en mal de notoriété, désireux peut-être avant tout de briller le temps d'une épidémie.

Il paraît judicieux en temps de crise de se méfier un minimum des charlatans et bonimenteurs qu'elles font naturellement émerger, surtout quand il s'agit de santé.