vendredi 11 décembre 2020

Film : Mank de David Fincher

 


Mank, film monumental, orchestré par David Fincher, est sorti directement sur Netflix le 4 décembre 2020.


On attendait son dernier film depuis six ans, après Gone Girl, formidable thriller sorti en 2014. Si l’on excepte les 2 saisons de la série Mindhunter en 2017 et 2019, c’est peu dire que l’attente rongeait tous ses fans, dont je suis. 


Dans les années 30, le scénariste Herman Mankiewicz, frère aîné du grand réalisateur Joseph Manckiewicz, est chargé, par le jeune Orson Wells, d’écrire le scénario du futur Citizen Kane. Ce film relate la période d’écriture, son processus de création, l’alcoolisme notoire de Mank, ses relations tumultueuses avec Wells et Louis Meyer des studios Metro Goldwin Meyer, ainsi que son étrange relation avec le magnat William Hearts dont est inspiré le personnage de Kane. Esprit totalement libre et bouffon alcoolique des cours et soirées Hollywoodiennes, Mank ne consentira à aucune compromission pour mener à terme un scénario novateur, mais à charge, qui lui vaudra finalement un Oscar.


Fincher est assurément un géant, un cinglé perfectionniste de l’image, un metteur en scène et un directeur d’acteur exceptionnel. Mank, à ce titre est époustouflant, offrant une expérience visuelle sublime et des acteurs au top. Garry Oldman en tête est incroyable de naturel et de sincérité, sûrement son plus grand rôle à ce jour. Charles Dance et Amanda Seyfried sont également particulièrement brillants dans ce long métrage d’un noir & blanc somptueux.


Si la technique est irréprochable, pour cet écrin entièrement voué au sujet et un réel plaisir pour les yeux, la narration, en revanche, souffre d’une lenteur de plus en plus prégnante à mesure que le film avance et le fait basculer dans un pur exercice de style technique, certes maîtrisé, mais dont l’enjeu dramatique devient de plus en plus anecdotique. Les 2 heures 10 que durent cette biographie fort peu passionnante, sont ponctuée de flashback pour présenter la trajectoire de Mank et décrire le Hollywood des années trente. Flasback à peine intéressants concernant Mank d’une part et fort peu instructifs pour ce qui est d’Hollywood d’autre part, car vu déjà des dizaines de fois dans d’autres films plus ludiques et démonstratifs.


Pour résumer : c’est très beau…mais très chiant !


Je ne suis pas vraiment rentré dans cette bio trop lente à mon goût, qui me fait dire que finalement, Fincher s’est regardé filmer. Le scénario fut écrit par son père Jack Fincher, au début des années 90, et l’on sent que le fiston ne voulait pas trop y toucher. Un hommage posthume qui aurait mérité plus de rythme. A voir de toute façon pour la virtuosité et la maîtrise dont il fait preuve indéniablement.


Sinon pour l’occasion, j’ai revu Citizen Kane, premier long métrage d’Orson Wells âgé de 25 ans. Du pur génie et un véritable régal !

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