jeudi 28 octobre 2010

Humeur : Le Cimetière des avatars

Mon ami B.o.B. a soulevé récemment une question qui, loin d'apparaître fondamentale à première vue, mérite cependant que l'on y accorde un temps confortable de réflexion.

"Que deviennent les avatars des joueurs morts ?"

Cela peut paraître dérisoire mais en vérité, la virtualité est devenu une véritable religion pour un certain nombre d'humains. Les nouveaux univers fleurissent et se développent à l'envie d'un bout à l'autre du web.

Qu'il s'agisse de chat 3D comme Second Life, imvu, Virgal, ou Alliun, pour ne citer qu'eux ou bien encore la multitude de MMORPG (Massively Multiplayer Online Role Playing Game) comme World of Warcraft, SpaceWars, Legende, Monarchies ou Last Chaos, on ne compte plus les points de passages vers ces mondes parallèles.

Nul ne peut prétendre mettre les pieds sur ces nouveaux territoires utopiques et fantasmagoriques hors son avatar. À l’instar de nos amis mexicains franchissant la frontière US, ce sont des millions de personnages qui passent quotidiennement derrière le miroir high-tech.

Il y a, quelque part, aux confins de milliers de serveurs, des centaines de millions de personnages tous différents, uniques, formidablement désinhibés, extravertis, fantasques et colorés qui se cherchent, dialoguent, s'aiment, se battent, s'entretuent et meurent...

Est-il déraisonnable de penser que ces êtres numériques sont bien réels, du moins autant que peuvent l'être quelques lignes de code ? Au-delà de l'aspect sociologique ou psychiatrique que revêt un tel phénomène, l'existence "physique" paraît indéniable et la mort ludique du joueur humain n'entraîne pas nécessairement la disparition de son avatar. Admettons qu'il sorte de l'espace visible du jeu, où s'en vont donc errer les octets qui le composent ?

Je vous le demande...

Imaginons des zones de disques entièrement dédiées et habitées par ces avatars sans Maître, ces Ronin digitaux. Ils sont des millions à errer ou attendre patiemment qu'on les réactive pour les remettre en scène. Des mélanges d'octets sont-ils possibles, informatiquement viables ? Ne pourraient-ils envisager et rêver à l'avènement d'un Être Virtuel Suprême, une puissance engendrée par un désir collectif, un délire communautaire qui partirait en conquête, une vengeance de l'oubli ? Ce sont ainsi des millions de cerveaux connectés et entraînés montant à l'assaut de nos systèmes soit-disant inviolables, une armée invisible, impalpable, un Gestalt surpuissant qui prendrait les commandes de nos outils et armes sensibles...

Bon, je vais aller faire une partie de Wii et demander à mon Mii ce qu'il magouille quand je ne suis pas connecté...

mercredi 20 octobre 2010

Humeur : Retraites ? Courage, fuyons !

Voici l'affaire du moment qui déchire les esprits si tant est qu'ils en aient besoin. Vu l'ambiance française de ces derniers mois face au démantèlement programmé de notre système social, envié du monde entier, dixit ceux qui sont aux commandes du Bulldozer Amiral, le bordel qui s'annonce a quelque chose de réjouissant. Une réplique, enfin. Un sursaut populaire pour dire STOP ! aux manœuvres de Passe-Partout 1er et de son gang de prédateurs sans pudeur ni morale.

Une riposte, sans doute encore trop timide, qui s'organise et qui entend clamer son refus de perdre ce qui a été si difficile à obtenir. Elle montre du doigt les responsables, les goinfres qui en veulent toujours plus au détriment de ceux qui gagnent toujours moins. L'argent est ailleurs, certainement pas dans les poches des smicards qui se pressent toujours plus nombreux aux comptoirs des Banques Alimentaire et autres Restos du Cœur... L'indécence absolue des discours patronaux/gouvernementaux, relayés par les médias complaisants qui participent à la curée, est littéralement révoltante.

Oui, le monde change, oui, nous vivons plus longtemps, oui, il y a moins d'actifs et plus de retraités, oui, il faut réformer... ET ALORS ? Sont-ce là des arguments suffisant pour épuiser et affamer sans vergogne ?

Vivre plus longtemps implique-t-il automatiquement de travailler plus longtemps ? Une société hautement évoluée n'entend-elle pas réduire au contraire l'effort des citoyens en répartissant au mieux les ressources ? C'était en tout cas l'esprit du concept "retraites" jusqu'alors. Aujourd'hui les ressources sont confisquées par le Marché et le salarié est devenu le nouvel esclave du rentier.

Effectivement les caisses sont vides et les actifs, chanceux de l'être, ne suffisent plus à les remplir. L'argent est ailleurs, dans les coffres de ceux qui détournent les fonds en démantelant les entreprises et en supprimant de ce fait quelques centaines de milliers d'emplois supplémentaires chaque année. Les vases communiquent à sens unique.

Caricature ? Si peu mais une colère croissante sans aucun doute !

Les étudiants et les élèves manifestent. "Scandaleuse manipulation de la part de l'opposition et des syndicats..."
Bien sûr, l'adolescent possède un cerveau immature voire incomplet, c'est un fait scientifique avéré. Nos gouvernants sont d'accord pour descendre l'âge pénal à 13 ans mais refusent de voir dans le mouvement des jeunes la moindre réflexion politique. Certains élèves profitent de l'occasion pour sécher ? Certainement mais généraliser, c'est dénigrer donc mépriser. Ils sont sinon au premier plan, du moins directement concernés par les mesures car ils travailleront très prochainement, pour ceux qui trouveront un emploi, bien sûr.
Une angoisse supplémentaire avant d'entrer dans ce vampirique monde du travail.

Quand bien même... et si les retraites n'étaient qu'un prétexte supplémentaire pour signifier aux dieux élyséens que les simples mortels sont en réelle souffrance, qu'il faut libérer la justice, enchaînée et bâillonnée dans une oubliette de Davos et que le mot "Réforme" ne signifie pas nécessairement "Racket" ?

mardi 19 octobre 2010

Humeur : "Life is a fucking video game !"

Tu avances, toujours et, même si tu fais une pause sur le bord du chemin, c'est l'ensemble du décor greffé sur le funeste tapis roulant qui continue inexorablement sa lancinante avancée. Il te faut donc avancer un peu plus vite pour être prêt et avoir l'opportunité de choisir. Prendre tel chemin, ouvrir telle porte, prononcer tels mots ou bien ne rien faire, ne rien dire... Comme tu choisis tu vis ! Ramasser de l'or, se battre, prendre des vies, se faire des amis, rencontrer, échanger, s'isoler,...ton personnage se forge et s'endurcit après chaque niveau mais il s'épuise aussi, un peu plus chaque jour pour tenter de saisir la règle de ce jeu hallucinant... la partie se termine en général sur un "Game Over". A ce jour, aucun gagnant ne s'est fait connaître.