jeudi 10 décembre 2020

Les Désélitistes

Bien sûr, traiter son interlocuteur de complotiste c’est, a priori, le dénigrer ouvertement et mettre fin à un débat en avouant éventuellement son manque d’arguments.

Mais dire que le complotisme n’existe pas, par le seul biais que l’action politique n’est faite que de complots, que tout est complot, et donc implicitement que rien ne l’est, me semble un peu court.


Non, la gouvernance ou le pouvoir ne sont pas que complot. Ils sont certainement manœuvres, intrigues et lobbying, parfois magouilles et corruption voire complots et crimes, effectivement… mais ils ne sont pas UNIQUEMENT complots.


Un complot, par définition, est effectivement un projet secret monté pour nuire à quelqu’un ou une institution. Les complots existent bien évidemment, depuis toujours. Là où se pose le problème de vocabulaire, c’est que justement certains en voient partout. Il ne me semble donc pas déraisonnable de nommer « complotiste » une personne qui voit des complots là où ils ne sont pas, complots, qui plus est, souvent irrationnels voire le fruit d’une paranoïa pathologique. Le lobbying reconnu des laboratoires pharmaceutique n’est certainement pas un complot mondial. Le fait que les puissances bancaires et financières, cherchent à s’enrichir toujours plus sur le dos des peuples, n’est pas un scoop… donc pas un complot.


Il ne suffit donc pas d’affirmer que le complotisme n’existe pas pour faire disparaître cette vision fantasmée du monde dont les réseaux sociaux sont les porte-voix assourdissants. Il ne s’agit pas non plus de consacrer la parole des médias mainstream.


Vouloir rayer du vocabulaire actuel le terme « complotiste », c’est refuser d’appréhender le réel problème que soulèvent ce type de pensées et la fracture sociale amorcée. Remettre en cause tous les pouvoirs, toutes les paroles émises par les pouvoirs quels qu’ils soient, politiques, juridiques, scientifiques et médiatiques, c’est mettre à la benne le vivre ensemble qui fonde notre société. Pire, imaginer que ces mêmes pouvoirs n’agissent que pour nous asservir totalement voire nous éradiquer purement et simplement, est totalement grotesque, voire cauchemardesque et je conseille à tous ceux qui tiennent ces propos, de quitter le confort anonyme de leurs écrans, de s’unir pour prendre les armes et sauver l’humanité.


Peut-être faut-il créer un nouveau terme pour désigner tous ceux qui contestent la parole des élites… pourquoi pas les « Délitistes » ou "Désélitistes" ?


Je ne vois là qu’une réémergence salutaire de la sacro-sainte lutte des classes, amorcée largement par le mouvement des « Gilets Jaunes » totalement submergé par la crise de la Covid 19 et l’action incontrôlable des Black Blocks.


Cependant, ce qui se dit dans HOLD-UP est au-delà de cette lutte des classes. Les intervenants, plus que suspects pour certains, appartiennent eux-mêmes à cette élite qu’ils dénoncent… dans quel but ? Pourquoi prêter plus de crédit au Professeur Christian Perrone qu’à n’importe quel autre infectiologue ayant un avis différent ? Pourquoi l’iconique Pr Didier Raoult n’apparaît pas à l’écran ? Il ne s’agit plus de la simple dénonciation de magouilles politiques et pharmaceutiques mais bien de la révélation (pétard mouillé) d’une conspiration mondiale à base de vaccin et de nanotechnologie orchestrée par Big Pharma et Bill Gates, entre autres. Waouh !!! Nous ne sommes désormais plus chez les « complotistes », terme effectivement largement galvaudé, mais chez les purs « conspirationnistes ».


Complotistes, conspirationnistes ou délitistes… encore des étiquettes que l’on colle, qui cloisonnent davantage chacun dans ses certitudes et qui pourrissent littéralement notre vivre ensemble.

2 commentaires:

Suicufnoc (jr) a dit…

Je n'ai pas vu cette vidéo... car je commence en a avoir marre de marre de tout ce qui touche de près ou de loin à cette histoire de Covid. J'ai toujours eu du mal avec les délires collectifs, fussent-ils légitimés par une volonté de rupture. Je ne change pas.

patbac a dit…

Comme je te comprends. Je me suis hélas fait happer par ce film minable qui m’a effectivement pompé une bonne partie de mon énergie à vociférer dans le vide tout en urinant dans une contrebasse. J’ai malheureusement la sale manie d’aimer me friter avec tous ces haineux sur les réseaux. J’y développe mon sens de la répartie. Bises !