jeudi 31 décembre 2020

2020 est mort... 2021 serre déjà les fesses.

2020 s’éteindra dans la nuit après une longue et douloureuse agonie.


Bouleversante année pour l’humanité dans son entièreté qui a vu se fissurer ses économies et ses structures sociales, amplifiant toujours plus ses inégalités. La petitesse et l’invisibilité du responsable de ce chaos planétaire nous font ressentir douloureusement la parfaite insignifiance de nos existences. Quel sens désormais donner à nos vies égocentrées? Quelles valeurs attribuer à nos actes insensés et à notre voracité dévastatrice?


2020 a dressé face à nous un miroir qui ne renvoyait que le vide de nos consciences et notre incapacité collective à nous déjuger. La course vers le mur de nos certitudes demeure notre sport favori. Incapables de changer de logiciel et de nous unir face à un danger civilisationnel bien réel, qui a pourtant démontré une partie de sa puissance, nous nous terrons au fond de nos cavernes tout en aboyant pour nous donner l’illusion d’exister un peu. Ce qui aurait dû nous unir nous a divisé. La haine, le mensonge et l’insulte sont nos carburants délétères et dessinent magnifiquement les contours de plus en plus précis de notre médiocrité. Ne parlons même pas de l’abyssal crétin Trump, le président élu du pays le plus puissant du monde qui s’est dégonflé comme une vilaine baudruche, il en existe ailleurs et il y en aura toujours d’autres. L’homme recherche, semble-t-il, une simplification extrême à la complexité de son existence et la déniche, parfois chez un leader improbable et, le plus souvent, dans des idées avilissantes. Comme s’il était plus simple de haïr que d’aimer alors que c’est tout le contraire.


2020 nous a signifié les limites de notre faculté à vivre ensemble malgré notre grégarisme ancestral. Paradoxalement, il nous a démontré notre indécrottable besoin de promiscuité malgré les antagonismes qui nous animent. Tout cela demeure un mystère d’une banalité assommante.


Qu’en sera-t-il de 2021, qui s’en ira déjà en ambulance, gyrophare hurlant dans la nuit? Si l'espoir est un antidépresseur puissant, la dose à prescrire devra être au moins triplée durant les prochains mois. Tout va lentement s’arranger, malgré des dégâts irréversibles. Nous pouvons compter sur notre légendaire résilience, et notre faculté à ne pas tirer les leçons, pour repartir vaillamment sur les décombres encore fumants de nos vies abîmées.


2021 a la lourde responsabilité de faire oublier 2020… Bonjour la pression!

5 commentaires:

Suicufnoc (jr) a dit…

Un petit coup de mou au moral camarade ? Je te souhaite (je n’ose dire "tout de même") une excellente année 2021 !
… De l’avantage d’être conspirationniste sur les bords : comme on n’adhère pas à toutes ces fadaises, on reste positifs ! Bises.
S.(Jr)

patbac a dit…

Pas un coup de mou, disons plutôt un regard lucide sur ce qui sera, à savoir une continuité pénible de ce qui précède, sans espoir de remise en question. Oh, bien sûr, tout finira par s’arranger concernant notre cohabitation avec ce satané virus mais la casse demeurera, s’amplifiera et profitera toujours aux mêmes. Tout cela est un peu fatiguant, non ? Perso, je ne me suis jamais plaint et ce n’est pas maintenant que je vais commencer, il ne s’agit pas de moi. J’observe et je suis consterné et fort triste face à notre aveuglement collectif et notre impossibilité à modifier le cap.

patbac a dit…

Tu n’adhère pas à quoi exactement ? Tu ne crois pas aux dégâts sociaux constatés depuis des mois ?

Suicufnoc (jr) a dit…

Je ne pense pas qu’il soit possible de modifier le cap. C’est, pour moi, humainement impossible. Je pense que les forces en jeu dépassent largement les possibilités de compréhension, d’anticipation, d’action et d’influence du genre humain. Bonne nouvelle : ce n’est pas un pessimisme !

patbac a dit…

Je ne peux qu'être d'accord avec toi. Cette constatation frappée au sceau du bon sens et de l'évidence aveuglante me rend tout de même un peu triste en cette période, d'où effectivement peut-être ce léger coup de mou. Comme tu le sais, je reste un fidèle défenseur de l'humanité malgré tout et je conserve tout de même une particule d'espoir. Donc oui, ce n'est pas une pensée pessimiste !