jeudi 3 juin 2010

Film : Le livre d'Eli - Albert & Allen Hughes

L'apocalypse a eu lieu il y a trente ans et la terre n'est plus qu'un vaste champ de ruines infestées de bandes barbares et anthropophages. Eli marche depuis trente ans, solitaire et silencieux, se protégeant des agressions et grappillant tout ce qu'il peut trouver sur sa route. Il marche vers l'Ouest, investi d'une mission divine, jusqu'à ce qu'il traverse une petite ville en survivance et ne se heurte à Carnegie, le maître redoutable de cette communauté à la dérive.

Bien... Il suffit de se balader sur le net pour se rendre compte que toutes les critiques sont éreintantes et, effectivement, les arguments sont accablants.

Bien sûr qu'il y eut "La Route" peu de temps avant qui bénéficia de critiques plus complaisantes, le livre dont il était adapté, étant d'un niveau bien supérieur, sans aucune mesure...

Bien sûr, que l'on peut voir ici un produit à mi-chemin entre Mad Max et la Passion du Christ, toutes proportions gardées...

Bien sûr que les images ont été vues cent fois...

Bien sûr qu'il s'agit d'un warrio-catéchisme à deux euros, le héros distribuant sereinement les pains tout en prêchant et en parsemant sa route de dizaines de cadavres sales, puants et déshumanisés...

Bien sûr que le fond du sujet et la morale qui s'en dégage sont évangéliquement simplistes, grotesques et douteux...

Et pourtant, j'ai complètement été accroché par l'ensemble et le charisme absolu de Denzel Washington. Elégant, efficace et mystérieux, il traverse l'histoire et les images délavées avec tellement d'aisance et d'obstination, qu'il donne à l'ensemble une facilité de regard, malgré les nombreuses scènes violentes et un désir prégnant de l'accompagner jusqu'au bout de sa quête pour en connaître la chute. Gary Oldman compose quant à lui un méchant raffiné et impitoyable, rôle qu'il n'avait pas tenu depuis des années.

Voilà. Il est des films que l'on sait sinon mauvais du moins ratés, pour un ensemble de raisons listées et connues, mais que l'on ne peut s'empêcher de regarder jusqu'au bout en y prenant un certain plaisir avoué.

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