vendredi 29 avril 2022

L'attraction du pire

La présidentielle est actée et les législatives se tiennent en embuscade, la vengeance comme credo et la rage comme porte-étendard.

Époque absolument névrosée où tout, absolument tout, est remis systématiquement en cause, quels que soient le sujet et les enjeux : notre constitution, nos lois, nos valeurs et nos choix électoraux.

La schizophrénie contagieuse des réseaux sociaux, où nos pseudos de pleutres se répandent en insultes perpétuelles, contribue pleinement à déliter le vivre-ensemble et notre collectif démocratique. Les revanchards, les aigris et les factieux sont aux premières lignes de ces territoires numériques et vomissent avec méthode et ostentation leur colère et leur propagande haineuse. Un seul mot d'ordre : désinformer et déstabiliser.

Il ne s'agit pas de nier les problèmes sociétaux et les difficultés réelles, voire la souffrance, pour bon nombre de nos concitoyens qui se débattent dans un monde, dans une France, qui ne respecte que ceux qui n'ont pas besoin d'aide.

Ce dont il s'agit, c'est de ne pas hurler avec les loups bruns.

Ce dont il s'agit, c'est de porter un combat de classes et d'égalité et de se démarquer des postures fascisantes et ostracisantes.

Ce dont il s'agit, c'est de ne pas confondre voie démocratique et populisme flagorneur.

Si la colère est justifiée, elle s'avère trop souvent mauvaise conseillère, confinant le plaignant dans un rôle de perpétuel râleur et suiveur impénitent au lieu de s'inscrire dans une véritable lutte constructive et pourquoi pas physiquement investie. Toute la question est de savoir si nous sommes prêts à perdre le peu que nous avons et si le confort d'une jacquerie en pantoufles n'est pas une solution de facilité et le cruel aveu de notre absence de courage.

La Révolution est une belle idée romantique mais elle promet l'incertitude et le chaos.

Ce dont il s'agit finalement, c'est de savoir ce dont nous avons vraiment envie et ce dont nous sommes réellement capables.

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