mardi 18 décembre 2018

GILETS JAUNES, POURQUOI TANT DE HAINE ? Humeur

On ne pouvait, a priori, qu’être d’accord avec leurs revendications. Pourtant, les week-ends d’action se succédant, les revendications se multiplient exponentiellement et deviennent pour certaines parfaitement inaudibles pour ne pas dire complètement stupides. Le parti-pris de l’accumulation et de la surenchère transforment ce mouvement citoyen apparemment honorable en un rassemblement de revanchards suspect. Aujourd’hui, quels que soient la position et les propositions du pouvoir, le compte n’y sera jamais pour ces jusquau-boutistes déconnectés, et c’est un comble, des réalités économiques et sociales. Certains ont compris que le temps de la colère devait faire place au temps du dialogue. D’autres, radicaux, envisagent la démission d’Emmanuel Macron tandis que certains dirigeants politiques, sans doute au pilotage et sûrement en embuscade, rêvent d’une revanche électorale.

Le mouvement « spontané » initial, souhaitait l’annulation de la hausse des taxes sur les carburants. Pourquoi pas, car après tout, bien que cette énergie augmente régulièrement depuis 45 ans sans que cela ait soulevé les foules, on peut estimer, à juste titre, que la coupe ait fini par déborder, pourquoi pas… Cependant on peut facilement relier, sans trop de risque, ce mouvement au précédent soubresaut concernant la limitation des 80 km/heure initié par le « lobby » bien français des automobilistes bouffeurs d’asphalte et buveurs de gazoline. Le fait de croiser de bon gros SUV arborant un gilet jaune sur le tableau de bord en dit long sur les motivations profondes d’une partie des intéressés. Ceux-là ont-ils réellement du mal à financer leur pétrole ou souhaitent-il plus simplement continuer à polluer à moindre coût ?

J’avoue finalement avoir peu d’empathie pour les revendications autour de la bagnole, même si pour certains elle demeure un outil réellement indispensable. Il faudrait d’ailleurs pouvoir faire un tri entre le nécessaire vital et l’utilisation de confort et nous pourrions être surpris.

Ces « jacobins » qui souhaitent redonner du pouvoir d’achat aux plus défavorisés, à ne pas confondre avec les pauvres dont ils craignent justement un jour rejoindre les rangs, met à mal le pays depuis un mois et détruit un peu plus chaque jour ce même pouvoir d’achat. Ils impactent notamment les commerces, détruisant les liens de proximités et faisant gonfler encore plus les revenus des gros acteurs du Web dont ils dénoncent les manipulations fiscales. Ils détruisent les barrières de péages dont ils paieront prochainement, en tant qu’automobilistes, les coûts de reconstruction. Ne parlons pas des casseurs qu’ils ont, malgré eux, générés mais qui sont une réalité ruineuse…

Il semble qu’il y ait une véritable méprise concernant les taxes et impôts dans l’esprit de ces citoyens qui profitent par ailleurs pleinement des services publics, financés par ces taxes et ces impôts, mis à leur disposition comme l’éducation et les soins, par exemple. Imaginent-ils que ces prélèvements transitent directement de leurs poches dans celles de nos dirigeants ? Qu’il y en ait trop pour certains, sans nul doute, mais vouloir les réduire signifie réduire d’autant les services que l’état déploie.

Enfin, ces taxes sur les carburants devaient financer une partie de la transition écologique. Un concept inepte pour les adorateurs du moteur à explosion. Un concept difficile à accepter pour ceux qui gagnent le minimum survie. Ces augmentations de taxes étaient certes d’une maladresse colossale et il y a assurément d’autres leviers pour mettre en place une véritable politique écologique incontournable mais, il faut s’en convaincre, l’accepter et s’y préparer, elle passera par des choix radicaux et des changement dans notre style de vie. Difficile de vouloir tout et son contraire.